|
|
||
|
LA TAPISSERIE ÉTRANGÈRE AU XVIII° SIÈCLE 389
ans, laissant lui-même un fils, Jean-Baptiste, né enl726,qui continua les traditions de ses ascendants. Il faut voir, dans la notice de M. Durieux, au prix de quels sacrifices les Baert parvinrent à soutenir jusqu'à la fin du xviii0 siècle la modeste manufacture qu'ils avaient fondée. Les magistrats, après Ies avoir accueillis avec empressement, se montrèrent bientôt d'une extrême parcimonie, et nos tapissiers ne trouvèrent désormais qu'avec les plus grandes difficultés le placement de leurs ouvrages.
La révolution arrive et achève la ruine de l'atelier, depuis longtemps menacé. Le dernier des Baert est nommé receveur à l'une des barrières de Cambrai. Il est ensuite réduit à se faire porteur de contraintes, puis à solliciter une place d'agent de police. Il meurt enfin, le 29 mai 1812, dans la plus noire misère, à l'âge de quatre-vingt-six ans.
Arras. — Signalons encore les derniers essais tentés pour faire renaître dans la ville d'Arras l'industrie qui avait illustré son nom-d'une gloire impérissable. Nous avons vu Vincent van Quickelberghe, d'Audenarde, obligé d'abandonner l'Artois, après im séjour de plusieurs années, pour se retirer à Lille; ceci se passait en 1625. Deux autres tapissiers, Lelès et Parent, font quelques sacrifices, en 1664, pour rendre la vie à l'ancienne industrie locale. Colbert s'intéresse un moment à leur entreprise; mais d'autres soins détournent son attention, et les deux associés ne tardent pas à perdre courage.
Au xviii0 siècle, les magistrats d'Arras s'adressent successivement à deux tapissiers lillois, d'abord à François Bouché en 1740, puis, cinq ans plus tard, à Bernard Plantez, ouvrier de la veuve Warniers. Ce dernier s'établit à Arras avec un compagnon, et y reste jusqu'en 1759, recevant une subvention annuelle de la ville. Le musée de la ville possède deux verdures avec animaux signées Planté J. B., et attribuées au dernier représentant de la tapisserie à Arras.
ITALIE
A part quelques essais infructueux pour introduire la' haute lice à Turin et pour rétablir l'atelier de Venise, la seule manu-
|
||
|
|
||